Mot du Doyen
         Au-delà de la science, il y a la technologie source de bien-être et de prospérité quand elle utilisée à bon escient. L’enseignement supérieur de la technologie a débarqué à Jijel à une époque bien grise, une époque où l’on parlait d’ENS (Ecole Normale Supérieure), Un vocable polymorphe destiné surtout à calmer les ardeurs universitaires d’une région multiplement désavantagée.. Une région que la bien-pensance avait classée comme touristique ou alors agricole (agriculture de montagne, s’il vous plait !). Comme si l’adret ou  l’ubac des contreforts de ce fier Atlas dont les multiples résurgences ont donné son nom au chef lieu de la wilaya, ne pouvaient supporter, sur leurs versants verdoyants, de manufacture où la main de l’homme forme, assemble les matériaux ,  transforme la matière, apprivoise toutes sortes de phénomènes étranges tels que l’électricité ou le magnétisme, pour en faire des vecteurs de bien-être. Alors, prenant le relais des pionniers fondamentalistes, de hardis universitaires, après avoir fait leurs classes dans les grands établissements du pays ou de l’étranger, ont osé le pari de l’enseignement technologique, en dépit du désert industriel ambiant. Ce fut laborieux au départ (automatique, électrotechnique), mais aujourd’hui, après quatre ou cinq lustres, nous avons tous l’avantage d’appartenir et de travailler dans une faculté dont les compétences embrassent toute la palette des sciences technologiques, y compris jusqu’à l’architecture où la technologie côtoie l’art et l’histoire. Huit départements pédagogiques où sont prodiguées des formations relatives à treize filières de licences sur lesquelles se sont greffées vingt quatre spécialités de masters. La technologie c’est, certes, une base théorique solide, mais c’est surtout de l’application et de la réalisation. Un parc considérable d’équipements soutient et accompagne les études de nos futurs technologues. Parc extrêmement coûteux à acquérir mais aussi à entretenir, à rénover. On ne s’arrête pas là : plusieurs opérations d’acquisition d’équipements lourds suivent leur chemin au niveau des services compétents de l’Université.

         Dans la faculté des sciences et de la technologie la recherche n’est pas en reste. Des laboratoires agréés sur lesquels s’adossent non seulement les formations de master mais aussi des formations doctorales ainsi que des projets de recherche universitaire et des projets à caractère national et innovant.  Une grosse population de doctorants y active sous la houlette de ceux qui, hier, ont relevé le défi technologique.

           Aujourd’hui, le désert industriel a reculé. Le signe le plus probant en est ce complexe protéiforme de Bellara, à côté d’El Milia, où s’érigent à grande vitesse usines et centrale d’énergie électrique. La faculté des sciences et de la technologie entend accompagner son développement et se nourrir de ses réalisations et de sa prodigieuse modernité. Déjà, un groupe de travail s’attelle à mettre en place un master intégré professionnalisant en métallurgie à recrutement national sous-tendu par une convention de partenariat conclue avec la principale entreprise de ce site. Déjà, de nombreux étudiants en fin de cursus, y dessinent  leur futur  dans le cadre motivant de stages d’immersion dans le milieu professionnel. Déjà, le fruit de la formation de notre faculté, qui a su se faire une place dans l’encadrement technique ou administratif, y confronte ses acquis aux paradigmes de la compétitivité internationale.
Le pari des pères fondateurs est déjà gagné.

                                                                                                                                Professeur Mohamed Rachid Mekideche

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